Qu'est-ce qu'un bonsaï
Ce nom d'origine japonaise laisse présager pour la personne qui le rencontre pour la première fois, un objet étrange, hors nature, issu de souches génétiquement transformées ou d'espèces particulières destinées uniquement à cette culture... Il n'est est rien, un bonsaï est un arbre comme un autre, et l'on peut très bien rencontrer dans la nature des arbres nanifiés naturellement au grès de conditions particulières. Pourtant, un bonsaï est aussi un objet mystique, résultats de l'imagination de son créateur.
Un bonsaï, c'est quoi ?
Le mot bonsaï (souvent mal orthographié «bonzaï» ou «banzaï», par pitié faites un effort!) est un mot japonais qui signifie littéralement «planté dans un pot». Le but est de créer une représentation miniaturisée et réaliste de la nature sous la forme d’un arbre. Un bonsaï n'est donc pas une plante génétiquement nanifiées ; quasiment n’importe quelle espèce peut être utilisée pour en créer. Je dis quasiment car il faut que ce soit une plante ligneuse, c'est à dire une plante qui fasse du bois. Cela élimine donc toutes les herbes ou autres plantes qui repoussent chaque année à partir d'un bulbe ou d'un rhizome.
Cependant de nombreuses plantes peuvent être menés en bonsaï : les arbres, les arbustes, les lianes. Seule la taille trop importante des feuilles de certaines variétés comme (le marronnier, le platane, ... ) les excluront au profit d'espèces à feuillage plus adapté, plus petit.
Créer un bonsaï, c’est avant tout créer un oeuvre d’art. Mais, à la différence d’autres formes artistiques, celle-ci n’est jamais finie elle est vivante et se façonne tout au long de la vie. L'arbre réagira à tous les traitements, bons ou mauvais, que l’artiste lui aura fait subir. Le but étant qu'avec le temps la trace de l'homme s'efface et que tout semble naturel, comme si la nature avec formé l'arbre ainsi.
Histoire du bonsaï
Bien que le mot bonsaï soit japonais, son origine vient de Chine. Dès 700 avant JC, les Chinois avait développé l’art du ‘punsai’ en utilisant des techniques spéciales pour cultiver des arbres dans des pots. On pense qu'à l'origine il s'agissait de plantes médicinales que les médecins de l'époque utilisaient pour soigner les malades, il était alors pratique de les avoir toujours sous la main, même lorsqu'ils étaient loin de chez eux.
Puis le punsai a été élevé au rang d'art, pratiqué par une seulement élite sur arbres prélevés. Ces arbres furent alors disséminés à travers la Chine comme des présents luxueux. Lorsque le Japon adopta la plupart des marques culturelles de la Chine (époque Kamakura), l’art de cultiver des arbres en pot fut introduit au Japon.
Les premières de bonsaï au Japon n’apparaissent qu’il y a 800 ans. Tout ce qui venait de Chine fascinait les Japonais, et c'est aussi à cette époque que le Bouddhisme chinois fut aussi importé au Japon, pour devenir le Bouddhisme Zen au Japon. Les moines valorisaient la beauté dans une sévère austérité, ce sont les fondements du wabi-sabi.
Comme à leur habitude, les japonais développèrent le bonsaï selon des lignes propres. Il adaptèrent les différents styles à leurs paysages, ils épurèrent les mises en forme pour n'en conserver que la "substantifique moelle". Ils développèrent la mise en forme en plateau d’une manière dans laquelle un simple arbre dans un pot puisse représenter un paysage entier.
A la suite du grand tremblement de terre qui dévasta Tokyo en 1923, une trentaine de familles de producteurs de bonsaï s’installèrent au nord de la ville et fondèrent ce qui deviendrait le centre de la culture japonaise du bonsaï : le village d’Omiya. Dans les années 1930, alors que les présentations de bonsaï furent reconnues, une exposition annuelle officielle fut autorisée au Metropolitan Museum of Art de Tokyo. De nos jours, lorsque l'on veut voir des bonsaï au Japon, c'est là qu'il faut se rendre.
Les points clés pour comprendre le bonsaï
L’art du bonsaï n'est ni plus ni moins qu'un un processus horticole qui consiste à travailler un arbre avec certaines techniques afin qu’il reste petit tout en ressemblant à un arbre âgé et développé. C'est là un point très important, si un bonsaï est un arbre en pot, un arbre en pot n'est pas forcément un bonsaï. Ce processus peut se perpétuer pendant des décennies, et on dit d'ailleurs qu'un bonsaï n'est jamais terminé.
La difficulté consiste à maintenir l’arbre dans un environnement qui lui est favorable (bonne température, de luminosité, humidité, engrais et de lutte contre les maladies ou parasites), tout en en évitant dans le même temps une trop grande croissance. En effet, un bonsaï doivent avoir de petites feuilles afin que les proportions soient respectées. Cela peut prendre des années pour réduire la taille du feuillage et cela fait parti du processus naturel de culture.
Le but étant d’évoquer la nature et il faut se rendre à l’évidence que tous les arbres ne se développent pas forcément comme l'on veut. Les branches vont souvent pousser de façon anarchique. Les bonsaika forment alors l'arbre en employant des fils de ligature pour orienter les branches jusqu’à ce qu’elles restent dans la forme choisie.
Il faut savoir mériter le succès d'un bonsaï, il ne sera pas donné à n'importe quelle personne car il demande beaucoup de passion, de soins, d'attention, et ne s'obtient qu'après de longues années de patience... Mais l’art du bonsaï est une passion où l’on ne cesse jamais d’apprendre.